Marcel Motuelle est une gueule noire. Un ancien mineur qui a travaillé pendant des années sur le site de la fosse 1-Bis à Liévin. Cet octogénaire sera forcément présent le jeudi 4 décembre à 17h30 pour l’embrasement du chevalement, après sa réhabilitation complète.
Le chevalement de la fosse 1-Bis, entièrement restauré, sera mis en lumière le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe. Qu’éprouvez-vous à cette occasion ?
Ce sera un moment très fort. J’ai travaillé ici pendant des années, alors voir ce chevalement briller à nouveau dans le ciel du Bassin Minier me rend fi er. Qui aurait cru, à l’époque, que nous serions fiers d’avoir été mineurs ? Ce n’était pas un métier valorisé, on le faisait souvent par nécessité. Moi, je n’avais pas vraiment le choix. C’est incroyable de voir à quel point l’image du mineur a changé au fil du temps.
Comment êtes-vous devenu mineur ?
J’ai commencé en 1959, à 16 ans. Mon père travaillait à la fosse 1 de Liévin. J’avais un CAP de mouleur, et trois options s’offraient à moi : la mine, le bâtiment ou la filature. J’ai choisi la mine pour être avec mon père — c’était comme ça à l’époque.
J’ai suivi ma formation à l’école des mineurs, route de Béthune à Lens. Ensuite, en tant que galibot, mon objectif était d’aller au front de taille. Je maniais le marteau-piqueur… C’était un travail épuisant et dangereux, mais on en était fiers.
Pourquoi avoir rejoint l’association des Gueules Noires ?
Avant, je participais seul à des expositions pour faire découvrir la mémoire minière, notamment lors de la Route du Louvre. En 2012, après l’inscription du Bassin Minier au patrimoine mondial de l’Unesco, j’ai rencontré Christian Vallez.
Nous avons échangé, et il m’a proposé de rejoindre l’association. Depuis, c’est un peu comme une famille. Nous sommes très sollicités, et c’est une belle façon de continuer à faire vivre notre histoire.