Si l’église Saint-Martin subit actuellement de lourds travaux de rénovation, c’est aussi le cas pour le tableau « La Nativité » qui a fait l’objet d’une restauration profonde par le Centre de Conservation du Louvre. Une première pour la ville de Liévin.
Il était stocké au coeur de la nef de l’église. Il avait pris la poussière et s’était lourdement encrassé. Certains s’inquiétaient de voir son état se dégrader, tout comme celui de l’église Saint-Martin. Mais le tableau de « La Nativité » va vivre une seconde jeunesse après une opération de restauration pilotée par le Centre de Conservation du Louvre. Une première pour la ville de Liévin. « Nous avons la volonté de nouer un partenariat étroit entre les réserves du Louvre et la commune, signale Martine Vancaille, adjointe au maire déléguée à la culture. À titre d’exemple, nous avons des écoles liévinoises qui viennent visiter le Centre, et nous avons également obtenu des créneaux de visite réservés aux Liévinois dans le cadre des Journées du patrimoine ».
L’occasion pour les Liévinois de découvrir en avant-première le tableau « La Nativité » post restauration. Problèmes de décrochement, toile déchirée à certains endroits, chassis abîmé, la toile était en en mauvais état. Inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1986, elle ne pouvait restée en l’état car la Ville avait le devoir de la protéger. Ce tableau de Madeleine Weil-Lestienne a donc été confié à Vélia Dahan, restauratrice d’art, qui a posé le diagnostic en 2020. Ce n’est qu’à l’été 2023 que l’oeuvre rejoint le centre de conservation pour débuter la restauration à travers un traitement par anoxie durant 20 jours. « C’est un traitement un peu barbare qui vise à lutter contre l’invasion d’insectes. Il a été stocké dans une atmosphère dépourvue d’oxygène afin d’éliminer toutes les larves de son cadre en bois. précise Marie-Lys Marguerite, la directrice du Centre de Conservation. Ensuite, c’est tout le travail d’Anne Simon et Celia Daran, qui a permis à cette toile de retrouver son lustre d’antan ». Les deux restauratrices ont réparé le cadre, retendu la toile, l’ont recollé par endroits puis ont nettoyé la peinture. « La toile était particulièrement encrassée car sa principale caractéristique est qu’elle n’est pas vernie, explique Vélia Dahan. Il a fallu effectuer un travail délicat pour nettoyer cette crasse sans abîmer la matière picturale. Pour terminer, nous avons procédé à quelques retouches légères ».
Désormais « La Nativité » attend la fin des travaux de l’église pour retrouver sa place. La fin des travaux est prévue en 2026.