À l’arrêt pendant plusieurs semaines en raison de découvertes de dégradations importantes sur la structure, le chantier du Chevalement du 1-Bis a repris à la mi-novembre, avec une fin de travaux désormais estimée à l’été 2025. Une reprise attendue avec soulagement.
Initialement, tout semblait prêt : l’échafaudage était monté, le nettoyage terminé, et les ouvriers s’activaient en vue d’inaugurer le chevalement pour le Festival de la Sainte-Barbe. Mais les architectes ont été confrontés à une série de mauvaises surprises. « Sous la peinture bleue, nous avons découvert des dégâts majeurs causés par la corrosion, mettant en péril l’ensemble de la structure, » explique Charles Lavandier, du cabinet d’architectes du patrimoine Valeri Florian. « Ces problèmes n’avaient pas été anticipés. »
Pour faire face à cette situation, une seule solution : mobiliser des fonds supplémentaires. Une contrainte difficile à accepter pour Laurent Duporge, Maire de Liévin, qui a dû trouver un million d’euros pour consolider la structure et poursuivre les travaux. Le remplacement de nombreuses poutres structurelles s’est révélé indispensable. « Les poutres les plus abîmées ont été remplacées, et d’autres ont été renforcées temporairement, en attendant de pouvoir les changer à terme, » explique Julien Bourdon, directeur général des services techniques de la ville. Cette solution transitoire a été validée par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), chargée de la préservation des monuments historiques. Le coût de cette intervention d’urgence s’élève à 300 000 euros.
« Ce chevalement représente notre patrimoine minier et fait partie des monuments inscrits à l’UNESCO. Nous n’avons pas le choix : il faut le sauver, » insiste Laurent Duporge. Maintenant que le chantier a repris, nous allons chercher de nouvelles subventions pour partager ce surcoût. C’est un patrimoine régional, et nous ne pouvons pas être les seuls à en supporter la charge financière. »
Pour rappel, le projet bénéficie déjà d’un soutien financier important : 300 000 euros de la DRAC, 200 000 euros de la Région, 400 000 euros du Département, et 50 000 euros de la Communauté d’Agglomération. En tout, 2,1 millions d’euros ont été mobilisés, subventionnés à près de 50 % par la ville.
La ville de Liévin est propriétaire du chevalement du 1-Bis dont elle a hérité en 1989 après les arrêts des travaux entrepris par les Houillères. Cet ouvrage est d’abord inscrit aux Monuments Historiques en 2009, puis sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco en 2012. « Je suis persuadé que les gens viendront de loin pour admirer notre chevalement qui sera mi en lumière, promet Laurent Duporge. C’est un peu notre Trou Eiffel, notre emblème ». Un projet d’aménagement des abords avec la création d’une voie verte permettra de relier le Louvre-Lens et le Chevalement pour créer un parcours touristique culturel et historique, et ainsi intégrer le chevalement dans la chaine des parcs.
L'imposante structure métallique, actuellement ceinturée d'un impressionnant échafaudage, subit une métamorphose complète. Sablage, mise en lumière et création d'un parvis font partie du programme de rénovation. L'un des éléments phares de ce chantier est le retour à la couleur d'origine du chevalement : un vert kaki, cher aux habitants de Liévin et symbole de l'héritage minier. Ce choix, voulu par la municipalité, vise à restituer au monument son lustre d'antan et à lui redonner toute sa splendeur, alors qu’il avait été repeint…en bleu en 1999.
Plus qu'une simple rénovation, ce projet s'inscrit dans une volonté de préserver et de valoriser le patrimoine industriel de la région. « Un parvis paysager sera même créé au pied du chevalement. « Les plantations ne seront effectives qu’en fin d’année 2025, nous ne pourrons pas planter durant l’été », explique le cabinet d’architecte.
Début des travaux : Décembre 2023
Fin des travaux : été 2025
Cout : 2,1 millions d’euros